Principes d’apprentissage

Définition

Apprentissage : modification durable du comportement d’un individu comme résultat d’une expérience passée [...]. En général, les animaux modifient leur comportement de la façon qui leur est la plus favorable.

En gros : lorsque le cheval adapte son comportement en fonction des réponses de son environnement, et qu’il conserve ces adaptations sur le long terme ; il a appris.

On distingue deux types d’apprentissages : l’apprentissage associatif, et l’apprentissage non-associatif.

L'apprentissage non-associatif

Il se caractérise par la variation de la réponse émotionnelle de l’individu à un stimulus. Les deux formes d’apprentissage non associatives sont la sensibilisation et l’habituation.

LA SENSIBILISATION

La sensibilisation correspond à l’augmentation de l’intensité d’une réaction émotionelle face à un stimulus.

Exemple : si j’agite un sac plastique face au cheval sans qu’il ne puisse fuir, et sans tenir compte de son seuil de tolérance, l’intensité de sa réponse émotionnelle (réaction de peur) va augmenter avec la répétition du stimulus ; je l’aurai sensibilisé au sac plastique.

L'HABITUATION

L’habituation consiste, à l’inverse de la sensibilisation, à diminuer l’intensité de la réaction émotionnelle face à un stimulus.

Exemple : si j’expose progressivement un cheval à un sac plastique, en tenant compte de son seuil de tolérance, l’intensité de sa réponse émotionnelle (réaction de peur) va diminuer avec la répétition du stimulus, je l’aurai habitué au sac plastique.

Attention : par abus de language on désigne souvent l’habituation par le terme « désensibilisation ». Il n’y a désensibilisation que s’il y a eu sensibilisation préalable.

L'APPRENTISSAGE ASSOCIATIF

On distingue deux formes d’apprentissages associatives, le conditionnement Pavlovien, dit classique, et le conditionnement Skinnerien, dit opérant.

Le conditionnement, c'est quoi ?

On parle de conditionnement dès lorsqu’un individu acquiert un réflexe qui survient ensuite quasi-systématiquement à la suite d’un même stimulus. Ce n’est pas un gros mot, un cheval conditionné n’est pas robotisé !

LE CONDITIONNEMENT CLASSIQUE

Le conditionnement classique est basé sur une réaction involontaire de l’organisme de l’individu à un stimulus. Il correspond à une association entre deux stimulus, un neutre (conditionnel) et un non-neutre (inconditionnel).

Prenons l’exemple d’un chien :

1) Le chien salive de façon involontaire à la vue d’une gamelle de croquettes.

2) On associe un son de cloche à l’arrivée de la gamelle de croquette. On répète un certain nombre de fois.

3) A terme, le chien salive au seul son de la cloche.

Son organisme produit un réflexe involontaire, la salivation, suite à un stimulus initialement neutre, le son de cloche, grâce à l’association avec un stimulus non-neutre, la gamelle de croquettes.

Le conditionnement opérant

Le conditionnement opérant correspond aux réactions volontaires de l’individu face à son environnement. Il se base sur la recherche naturelle du confort.

Il a été théorisé par Skinner, et comprend initialement 4 quadrants, la punition positive, la punition négative, le renforcement positif (R+) et le renforcement négatif (R-). Aujourd’hui, on considère la punition comme un principe d’apprentissage inutile chez le cheval, si ce n’est contre-productif.

Attention : « positif » et « négatif » ne signifient en aucun cas « bien » ou « mal », ce sont des termes purement mathématiques, qui signifient une addition ou une soustraction de stimulus.

Le renforcement positif

R+

Le renforcement positif consiste à renforcer un comportement par l’ajout d’un stimulus confortable suite au comportement désiré.

Le renforcement négatif

R-

Le renforcement négatif consiste à renforcer un comportement par le retrait d’un stimulus inconfortable suite au comportement désiré.

l'extinction

Lorsqu’un comportement n’est plus renforcé régulièrement, il disparaît, c’est l’extinction.

Le phénomène de l’extinction, utilisé dans le travail, peut ressembler à ce que l’on appelle la « punition négative », c’est-à-dire faire disparaître un comportement en cessant de renforcer positivement.

Il est cependant préférable de parler d’extinction plutôt que de punition, le cheval cesse de faire le comportement car il l’estime inutile, pas parce qu’il a fait l’association « comportement = pas de friandises ».

JE RETIENS !

 – les deux types d’apprentissage du cheval sont l’apprentissage associatif et l’apprentissage non-associatif

– l’apprentissage non-associatif correspond à la variation de la réponse émotionnelle de l’individu à un stimulus. Il se base sur le seuil de tolérance

– le conditionnement Pavlovien correspond à une réponse involontaire de l’organisme

– le conditionnement Skinnerien correspond à une réponse volontaire de l’individu

– le renforcement positif se base sur l’ajout d’un stimulus confortable

– le renforcement négatif se base sur le retrait d’un stimulus inconfortable

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